Renaissance


Installation à Tours, journée verte avril 2003
fleurs, matières organiques sur structures métal, 550 X 650 cm

Sous un peuplier qui laisse tomber ses branches protectrices, 4 silhouettes sont allongées et une cinquième enlace le tronc de l’arbre. Chacune est une terre d’élection pour de minuscules fleurs colorées.

La silhouette sur l’arbre est faite de mousse. Sur elle encore s’accroche un lierre qui réalise la coalescence entre les organismes. Deux autres sont faites de gazon, une quatrième de gravier et la dernière de terreau.

Sur toutes les formes au sol poussent des fleurs délicates, franchement colorées sur chacune, un type différent de fleurs, une couleur différente. De la matière endormie se réveille la vie.

La ressemblance anthropomorphe
Objectivement ces organismes ont une nette ressemblance avec des corps humains. Ces dépouilles sont calmes, insensibles, endormies pour un long moment. Cependant subsiste la peur de l’inconnu, de l’infini qui rend difficile à admettre la décomposition de la « figure humaine ».

La métamorphose pour la renaissance
Nous sommes en avril. C’est la métamorphose du printemps. Un questionnement de la relation de l’homme à la terre. Il y a transmutation de la substance. Ainsi, la forme le long de l’arbre fait corps avec lui, elle l’enlace. Ils vivent en symbiose, en étroite interrelation. Qui se nourrit de l’autre ? L’un, apparemment, est en phase de transformation. Inanimée, involontaire elle se laisse tirer sa substantifique moelle. Volontairement, elle n’aurait pu faire mieux : elle se donne totalement.

La métamorphose, base de ma « cosmogonie » pour la construction d’une croyance qui retient l’homme et évite qu’il ne devienne fou devant un monde inconnu, caché. Ainsi, il ne meurt pas, il se transforme!!! Il est difficile de quitter son règne organique naturel, la forme familière. Comment faire le deuil de la forme humaine et admettre la transfiguration? Peut-être par le biais des fleurs?

Les fleurs
C’est l’appel à un nouvel état. L’espoir d’être fleur, c’est l’espérance d’être, beau, coloré. C’est être encore considéré comme faisant partie de l’ordre du vivant. Surtout, c’est être aimé, c’est encore faire partie d’une nature que l’on veut protéger, garder. La fleur, objet de don par amitié ou par amour. C’est entrer dans la perspective qu’on fera encore l’objet d’attentions ? Cette nouvelle apparence que prend l’homme le sauve de la folie.

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